Titre

Je serai artiste ! Histoire socioculturelle des jeunes rapins suisses dans le Paris fin de siècle

Auteur Coraline GUYOT
Directeur /trice Olivier Christin (Université de Neuchâtel)
Co-directeur(s) /trice(s) François René Martin (Ecole du Louvre)
Résumé de la thèse

« À nous deux maintenant » lançait fièrement Rastignac en direction de Paris dans les dernières lignes du Père Goriot. Cette célèbre phrase empruntée à Honoré de Balzac pourrait tout aussi bien être prononcée par l’un des nombreux apprenti.es artistes suisses qui dans la seconde moitié du XIXe siècle entreprend de faire le voyage jusqu’à la capitale. L’attrait de la vie parisienne, véhiculé par son image de fabrique à succès, entraîne une forte circulation des productions et des modèles, mais surtout des acteur.trices. Ces voyages cristallisent divers enjeux économiques et sociaux à travers lesquels Paris s’illustre comme une ville de découverte artistique, mais également sociale. Les jeunes artistes apprenant.es libéré.es du carcan familial y expérimentent la « vie d’adulte » à travers les institutions, mais aussi les rencontres amicales et professionnelles.

Sur place, ils fonctionnent, de par leurs ateliers et leurs écoles, par effets de réseaux : réseaux nationaux tout d’abord – étant donné leur insertion au sein du monde de l’art français – mais également réseaux transnationaux – de par les liens qu’ils conservent avec leur famille en Suisse d’une part, qu’ils nouent sur place entre artistes émigrés des mêmes lieux d’autre part. À travers ce prisme social se développe toute une communauté dite d’étrangers, devant s’intégrer à ce nouveau pays, apprendre à y évoluer et à s’entraider. En croisant les productions personnelles, journaux intimes et correspondances, de ces jeunes artistes, on parvient à retracer des trajectoires parallèles animées par un même objectif : devenir artiste ! Pourtant, si la capitale apparaît comme un possible artistique et existentiel, elle peut également s’avérer être une source de déception. Loin de l’image d’Épinal véhiculée par la vie de bohème parisienne, les jeunes rapins doivent en réalité faire face à nombre de tracas quotidiens ; les questions financières, le logement, nouer des contacts, voir et être vu des personnes influentes, etc,. Cette communauté helvétique établie dans la capitale prend donc corps au cœur d’une forme d’histoire socioculturelle qui se dessine dans le Paris fin de siècle. L’étude de ce phénomène se conçoit comme une contribution à une historiographie croissante autour des réseaux transnationaux d’artistes. Elle propose ainsi de répondre à un paradigme nouveau analysé sous l’angle de l’histoire sociale et culturelle : Pourquoi ; l’avant ; le pendant ; et l’après Paris ?

 

Statut au début
Délai administratif de soutenance de thèse 2024
URL https://www.unine.ch/histoire/home/collaborateurs_trices/liste-des-collaborateur
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