Les rhizomes du populisme démocratique : une enquête de socio-histoire comparative, globale et connectée

Je m'intéresse aux idées révolutionnaires du dernier tiers du XIXe siècle, et plus particulièrement à la circulation — ou, en tout cas, la simultanéité — d'une certaine disposition cognitive, le populisme, à percevoir le peuple comme l'acteur absolument nécessaire à la concrétisation sociale d'une révolution. Cette disposition cognitive, qu'on pourrait appeler également une éthique populiste, s'observe à la fois dans le premier populisme historique reconnu comme tel dans la littérature, le populisme russe (forte période d'activité entre 1870 et 1881), et aussi de manière transversale, mais inégale, dans les groupements politiques traditionnellement étiquetés socialistes, républicains ou révolutionnaires. À travers une reconceptualisation historiquement fondée du concept de populisme, je me propose d'éclairer des similitudes ou/et des connexions dans la reconfiguration de l'action révolutionnaire post-1848, et de reconstruire un espace idéologique spécifique, souvent écartelé par les étiquettes classiques de la science ou de l'histoire politique traditionnelle.