Titre

Titre provisoire : La cohésion sociale par l'art : Sociétés des Beaux-arts et élites locales en Suisse (1887-1945)

Auteur Emilie WIDMER
Directeur /trice Stéphanie Ginalski (UNIL)
Co-directeur(s) /trice(s)
Résumé de la thèse

Les premières sociétés des beaux-arts qui voient le jour sur le territoire de la future Suisse moderne apparaissent à la fin du XVIIIe siècle. Elles réunissent alors aussi bien des artistes que des amateurs d’art et naissent généralement d’initiatives privées. Leur vocation principale est de promouvoir l’art et de soutenir sa création. En réponse au manque d’engagement de la jeune Confédération suisse dans le domaine culturel à partir de 1848, les sociétés des beaux-arts locales développent un véritable patriotisme cantonal, fort d’initiatives culturelles individuelles. Elles présentent ainsi un grand intérêt pour la recherche, car elles témoignent de fonctionnements et de structures sociales tout à fait spécifiques aux régions dans lesquelles elles sont implantées. Ma thèse étudie plus particulièrement la double fonction des sociétés des beaux-arts de Genève, Bâle et Zurich de 1887 à la fin de la Seconde Guerre mondiale en tant que lieux de sociabilité – en cela qu’elles permettent la production ou la reproduction de différentes catégories d'élites – et en tant qu’intermédiaires au sein du champ artistique – notamment par leur rôle d’intermédiaire au sein du marché de l’art et par leur implication dans la construction d’une politique artistique locale et nationale. Par le biais d’une approche interdisciplinaire mêlant histoire sociale de l'art et sociologie des élites, j’analyse les cas d'étude susmentionnés dans une perspective comparative au prisme de trois grands axes transversaux. Le premier concerne la genèse et le fonctionnement des sociétés des beaux-arts. Le deuxième consiste à dresser le profil des membres de leurs comités directeurs, afin de mettre en lumière la multiposition de ces acteurs dans les différentes sphères de pouvoir et d’interroger la façon dont ces sociétés des beaux-arts ont participé à la création d’une cohésion de classe au sein des élites locales. Le troisième présente, finalement, les différentes activités et productions des sociétés des beaux-arts au sein du champ artistique, de l’échelon local au transnational. La période que j’ai délimitée pour mon étude me permet de traiter de l’évolution de ces trois axes d’analyse dans la durée. Elle me donne également la possibilité de mettre en lumière l’importance du rôle joué par les sociétés des beaux-arts des villes de Genève, Bâle et Zurich dans les prémices de l’ouverture de la Suisse au marché de l’art international à partir de 1946, ainsi que du comportement des élites des trois villes sélectionnées au sein du champ culturel pendant les deux guerres mondiales. Pour ce qui a trait aux méthodes et aux sources mobilisées, je procède à l’analyse documentaire des fonds d’archives des trois sociétés et de leur société-mère, que j’étudie au moyen de la méthode prosopographique et de la cartographie.

Statut à la fin
Délai administratif de soutenance de thèse 2024
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