Entre émancipation et "tradition", l'essor de la politique publique ivoirienne

Les identités nationales ne peuvent être appréhendés comme des faits de nature, mais comme de véritables constructions. Le développement de cette jointure des Etats nations à partir du XVIIIe siècle en Europe a été largement commentée dans la littérature. Pourtant, sa variante pour les anciens états coloniaux demeure un objet d’étude inédit. Dans cette veine, un véritable laboratoire mettant en branle des mécanismes d’« internalisation de la nation » peut être capturé au sein des sociétés africaines alors nouvellement indépendantes. Afin de développer un sentiment d’adhésion et d’union cohérente, la Côte d’Ivoire – cas d’étude exemplaire de ce projet – base une partie de sa politique de nationalisation sur le développement de villages modèles dans le cadre de sociétés parastatales. La présente proposition, attenante au projet FNS « Builders of the Nation: a social history of rural workers and employees in late/post-colonial state companies in sub-Saharan Africa (1957–1983) », basera son analyse sur la Côte d'Ivoire et plus particulièrement sur la société d’Etat SODEPALM, productrice d’huile de palme.